PATRIOTISME ET SPORT

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Le 10 mai 1871, le traité de Francfort met un terme à la guerre de 1870. Il n'est pas à l'avantage de la France, qui  doit payer cinq milliards à l'Allemagne et est contrainte de se séparer de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine. Restera en mémoire le courage dont ont fait preuve nos soldats, symbolisé par l'épisode de Bazeilles où quelques hommes, emmenés par le commandant Lambert, les capitaines Ortus et Dubert, résistèrent jusqu'a la dernière cartouche face au 15° de ligne Bavarois.                                                                                               

 

                                                                                                                      

 Depuis, la France ne pense qu'à une chose, récupérer cette parcelle de  son territoire perdu et ne songe pas un instant qu'il puisse en être autrement que par les armes."Que chaque Français, les yeux fixés sur les luttes que l'avenir réserve, soit digne de vaincre et prêt à payer de son sang le bien-être, la sécurité et l'honneur de ceux qui viendront après nous."

 

Dans les années qui suivent, toutes les énergies tendent vers ce but. L'armée voit ses effectifs augmenter de 25%. Elle modernise son armement en adoptant entre autres le fusil Lebel, le canon de 75, la mitrailleuse...etc. Naît et grandit rapidement un nationalisme empreint de militarisme. La France se prépare à travers son armée, mais entraîne toute sa population dans cet élan. Un esprit revanchard s'installe. La Patrie est élevée au rang de culte. On se focalise sur la reconquête. On prépare le "Grand Jour".

 

 

 

 

 

 

La gymnastique, le sport, le tir vont y contribuer au travers les écoles du patriotisme.

 

 

 

 

LES SOCIETES DE GYMNASTIQUE

 

C'est au colonel espagnol Amoros que nous sommes redevables de l'organisation méthodique, en France, de la gymnastique au régiment et à l'école. Amoros avait eu connaissance des travaux des médecins suédois sur l'utilité hygiénique des exercices de plein air. Il fonda à Madrid un des premiers gymnases d'Europe. Réfugié en France vers 1817, il proposa au gouvernement de Louis XVIII d'organiser l'enseignement de la gymnastique selon ses méthodes. Une commission de généraux et de sommités médicales se rallia à ses conclusions, et sa méthode fut officiellement adoptée. Son programme comprenait des exercices élémentaires, exécutés en cadence, la marche, la course en terrain plat ou accidenté, l'escalade de murs, les haltères, la voltige sur le cheval de bois, la barre fixe, le trapèze, l'escrime, la natation, l'équitation.

 

Un autre personnage important, à cette époque, dans le développement de la gymnastique fut Antoine Hippolyte Triat. Formé comme saltimbanque par des forains, il parcourt l'Europe comme artiste-athlète. Fixé à Bruxelles, il fonde, en 1840, sa première Ecole d'Education Physique en ayant entre autres pour but de former des professeurs des deux sexes. Il la cède en 1849 et vient s'installer à Paris où il créé un gymnase commercial au 53 allée des Veuves (aujourd'hui avenue Montaigne). Il introduit l'usage des appareils à tirage, des haltères et s'intéressa à la gymnastique orthopédique et médicale. Il a les faveurs de la Cour, de la société parisienne et même de l'Empereur Napoléon III qui participa à ses cours. Son projet de fonder une Ecole Normale de Gymnastique Raisonnée dans l'île de Billancourt lui fut refusé par le gouvernement de l'époque.

                                     

On vit apparaître quelques sociétés de gymnastique. La première fut créée à  Guebwiller, en 1860, par M. Sansboeuf. Toutefois, on était loin de l'engouement qui allait suivre. 

 

L'essor de la gymnastique dans les années1870 s'explique par la rencontre entre une volonté politique et une attente sociale. Celle ci doit servir de creuset à la cohésion sociale. Préoccupation militaire importante, elle doit servir à préparer les soldats. C'est une double légitimité. Vertus civiques et patriotiques, "il faut fortifier les muscle de la Marianne."

 

Le 28 septembre 1873, est fondée l'Union des Sociétés de Gymnastique de France. Son Président-Fondateur, Eugène Paz fut élève de Triat.

Elle fut déclarée d'utilité publique le 12 avril 1903. Son but est "d'accroître les forces défensives du pays en favorisant le développement des forces physiques et morales par l'emploi rationnel de la gymnastique."

 

 

 

 

 

 

En 1900, on compte environ 1000 sociétés dont 700 sont regroupées au sein de l'Union des Sociétés de Gymnastique de France.

 

Chaque société possède son drapeau et son costume.

Bien souvent, il se compose d'une culotte blanche, d'un maillot demi manches, casquette et ceinture. Il peut être complété d'une vareuse.

Il n'est pas rare d'y trouver une petite fanfare qui marche en tête des gymnastes, dans les défilés, lors des fêtes ou des concours.

 

L'Union des Sociétés de Gymnastique de France organise des concours et décerne diplômes et médailles. Les épreuves, pour partie imposées et pour partie libres, comprennent barre fixe, barre parallèles, anneaux, sauts de cheval.

 

 

         Médaille de l'Union des Sociétés de Gymnastique de France

 

 

 

 

 

 

 

 

Tous les ans, l'Union célèbre une fête, dite fédérale, dans une ville de France possédant au moins une société affiliée.

 

On donne à ces fêtes le plus grand éclat. Celle de 1898, à Saint Etienne était présidée par Mr Félix Faure, qui se proclamait "le grand ami des gymnastes".

 

En 1899, Mr Loubet suivant en cela ses prédécesseurs a présidé à Dijon, les 21 et 22 mai, la fête fédérale de l'Union. Trois cent sociétés étaient représentées.

 

         

 

 

 

 

 

 

 

LES SOCIETES ATHLETIQUES

Moins nombreuses que les sociétés de gymnastiques, on en compte tout de même 300 en 1900. Leur but est au fond le même: améliorer la valeur physique de l'individu, c'est à dire du soldat. Le précurseur est le Racing-club, qui deviendra le Racing-club de  France: en 1882 des lycéens de Condorcet se réunissaient de temps en temps dans la cour de la gare Saint Lazare pour se livrer à des jeux de course. Le club prit naissance le 20 avril 1882, avec à sa tête Michel Gondinet. On chercha un emplacement plus favorable. Le Bois de Boulogne était tout indiqué et du coté du tir on établit la première piste. Il ne cessa de grandir et de multiplier les disciplines pratiquées.

L' Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques réunit 275 associations en 1900. Elle a pour devise:"Ludus pro Patria". Son but est de créer un lien entre les diverses sociétés sportives en France, d'organiser des épreuves de championnats multiples et surtout de développer chez la jeunesse des écoles le goût des exercices du corps. L'U.S.F.S.A. régit tout le sport amateur en France. Elle organise tous les quatre ans des championnats de France, régionaux, inter scolaires, dans toutes les disciplines. Le baron Pierre de Coubertin en fut secrétaire.

 

Nul ne peut faire parie d'une société affiliée à l'Union, s'il n'est amateur selon la définition qui se trouve en tête des statuts: "Est amateur toute personne qui n'a jamais prit part à une course publique, à un concours ou une réunion ouverte à tous venants, ni concouru pour un prix en espèce (ou pour de l'argent provenant des admissions sur le terrain, ou avec des professionnels), ou qui n'a jamais été, à aucune période de sa vie professeur ou moniteur salarié d'exercices physiques."  A noter, que  L'U.S.F.S.A. ne pratique ni le tir, ni l'automobilisme. En conséquence, ses membres sont autorisés, pour ce qui est de ces deux disciplines, à toucher des récompenses en espèces et à prendre part à des épreuves publiques.

 

LES BATAILLONS SCOLAIRES

A cette époque, l'école participe à la diffusion du message patriotique. Mieux, elle en est un des vecteurs principaux. On enseigne aux enfants, dès les plus petites classes, les idées qui feront d'eux, lorsqu'ils seront adultes, des citoyens patriotes, des soldats prêts à se dévouer "jusqu'au sacrifice suprême dans les luttes où pourraient être engagés les intérêts de la Patrie, sa liberté, sa gloire".

L'école est patriotique. Au travers presque toutes les matières, la lecture, le chant, l'histoire, le français, l'instruction civique, la morale sont déclinés les grands principes républicains que sont le respect de la loi, de l'autorité, des institutions, l'amour de la Patrie. Les récits patriotiques sur la guerre de 70-71, les chants composés à cette période exaltent le courage, la bravoure, le sens du devoir et entraînent ces jeunes enfants à devenir de bons républicains au service de leur pays.

 

Plus nettement, à partir de 1880, on prend conscience de ce qui semble avoir fait défaut dans le passé: un enseignement plus tourné vers l'aspect militaire. L'insuffisance de l'enseignement officiel dans ce domaine est notoire. Se créées alors à coté des institutions légales, des sociétés de tir, de gymnastique, de topographie visant à développer cette forme d'éducation. L'arrière pensée d'une revanche souhaitée et attendue guide pour bonne part cette démarche.

Poussé par ce mouvement qui se déploie en marge des lois de la République, mais qui rencontre l'adhésion, le législateur rattrape le train en marche et organise l'enseignement dans le sens d'une véritable politique de formation militaire. La loi du 27 janvier 1880 rend obligatoire l'enseignement de la gymnastique à l'école publique. Celle du 28 mars 1882 rend obligatoire les exercices militaires pour les garçons.

En 1881, Paul Bert affirme que "dans tout citoyen il doit y avoir un soldat toujours prêt". En 1882, il est ministre de l'Instruction Publique et  crée une commission d'éducation militaire. Il publie un Manuel de gymnastique et des exercices militaires et fait entrer l'éducation civique à l'école. Il va contribuer à l'organisation des bataillons scolaires.

 

En 1882, Jean Macé, président et créateur de la ligue de l'enseignement en 1866, déclare: "L'important, c'est de commencer tout de suite et de donner aux campagnes de France le spectacle de leurs enfants se préparant, dès l'école, à défendre le sol de la Patrie, si jamais l'étranger essayait de revenir le fouler".

 

Une initiative parisienne de former des bataillons de garçons des écoles communales, des les armer et de les équiper est adoptée. L'expérience est un succès et se reproduit un peu partout en France. S'en suit, la création officielle des bataillons scolaires par la signature du décret du 6 juillet 1882.

 

Article premier: "tout établissement public d'instruction primaire ou secondaire ou toute réunion d'écoles publiques comptant de deux cents à six cents élèves âgés de douze ans et au dessus, pourra, sous le nom de bataillons scolaires, rassembler ses élèves pour des exercices gymnastiques et militaires pendant la durée de leur séjour dans le établissements d'instruction".

"Dans les communes où les bataillons scolaires sont constitués, les exercices de bataillon ne pourront avoir lieu que 1e jeudi et le dimanche ; le temps à y consacrer sera déterminé par l’instructeur militaire, de concert avec le directeur de l’école." (arrêté du 27 juillet 1882)

 

L'engouement est certain dans toutes les couches de la population. L'idée de faire de l'école un centre de préparation et d'instruction militaire où les élèves apprendront le devoir, la discipline, le maniement des armes, le tir apparaît comme une de clés du redressement national et un des moyens de préparer la revanche.

 

 

Donner une éducation morale, physique et militaire dans les écoles est ce que recherche l'institution de ces bataillons scolaires. Ils sont placés sous les ordres d'un instructeur désigné par l'autorité militaire. Ce peut être l'instituteur, souvent sous officier ou officier de réserve. L'enseignement théorique et pratique que dispensent ces instructeurs dévouées et compétents est animé d'un patriotisme fervent. Aux instituteurs du Lot, le 15 avril 1884, Paul Bert définit ainsi leur mission:  "Nous devons faire, par une éducation commencée à l'école par vous, continuée au régiment avec vous, de tout enfant un citoyen, de tout citoyen un soldat".

Le bataillon  est organisé militairement: port de l'uniforme, du béret, apprentissage et utilisation du fusil, chants. Bien souvent, les préaux d'école servent de stand. Les installations sont généralement démontables.

Les armes utilisées pour les exercices de manœuvres sont des carabines inertes, ne pouvant pas tirer. Leur fabrication est confiée à l'industrie civile, sous surveillance du ministère de la Guerre. La manufacture de Tulles est chargée de concevoir les spécimens, réduction du fusil réglementaire. L'exercice au tir est pratiqué avec des fusils d'ordonnance tirant des cartouches de tir réduit.

Toutefois, ces bataillons ne remportent pas un grand succès dans l'enseignement secondaire. Dans les écoles primaires, l'enthousiasme est certain, mais on constate un essoufflement du patriotisme scolaire, dont les manifestations ont été d'une grande ferveur jusque vers 1884-1885. Ils sont alors de toutes les parades, de tous les défilés et notamment de la grande fête républicaine du 14 juillet, instituée Fête Nationale en 1880. 

 

Le déclin est lié à la crise du boulangisme et à son échec. Mais aussi à d'autres facteurs. Il apparaît à bon nombre qu'initier les enfants à la vie militaire est absurde et que les astreindre à une discipline rigide tendrait plutôt à les en dégoûter. On crie à la parodie d'armée, à la pantalonnade. Les parents se lassent de voir leurs gamins jouer au soldats. Le clergé, par nature antirépublicain, montre son hostilité aux grandes célébrations publiques qui exhibent cette jeunesse costumée et de fait ridiculisent l'armée.

 

Mais aussi, les instructeurs se lassent et les organisateurs constatent que les enfants ne sont motivées que par le prestige de l'uniforme et le goût de la parade. Cette formation était inefficace, car trop éloignée de l'age de la conscription. On doute de la valeur éducative de cette institution qui ne correspond plus à l'image que s'en faisait leurs initiateurs. De plus, l'entretien coûte cher, que ce soit pour l'établissement ou plus souvent pour la municipalité, qui finance cet enseignement patriotique. Cette expérience prend fin en 1892.

LA LIGUE DES PATRIOTES

Dans l'esprit qui anime la France au cours de ces années, on voit apparaître des organisations républicaines, qui tiennent tribune, soutiennent et mobilisent le peuple français.

La Ligue des Patriotes, est fondée le 18 mai 1882, par Paul Déroulède, Armand Goupil et Henri Martin qui en sera le premier président.

Lors de sa fondation, et durant les premières années, elle est en phase avec la conception républicaine du patriotisme. Ses objectifs initiaux sont de mobiliser la jeunesse autour de la Patrie. Elle encourage la création de sociétés  de gymnastique et de tir. Paul Déroulède les qualifie "d'assurance contre l'invasion". Elle organise avec les Sociétés de Tir de France, à Paris en 1884, le premier concours national de tir. Elle propage ses idées par la voie de sa publication, "Le Drapeau". Dans ses pages, elle se définit de la façon suivante:

"La Ligue des Patriotes a pour but la propagande et le développement de l'éducation patriotique et militaire. C'est par le livre, le chant, le tir et la gymnastique que cette éducation doit être donnée. Comme il importe que tout patriote ait son nom inscrit à la Ligue, et puisse selon ses ressources, collaborer à cette oeuvre de relèvement national, les cotisations annuelles sont reçues à partir de 25 C. Le montant des fonds sera affecté:

1-A l'achat, la publication et à l'envoi de recueil de chants et d'images patriotiques.

2-A la subvention, création et encouragement des sociétés de gymnastique, de tir, d'escrime et de topographie; de sociétés chorales et philharmoniques; de sociétés de secours aux blessés en campagne; de sociétés de lecture et récitation....

3-A l'achat d'armes de tir et d'appareils de gymnastique.

4-A la fondation de conférences, de lectures publiques et de cours gratuits.

5-A l'organisation de fêtes patriotiques."

En effet, la Ligue des Patriotes a contribué pour une bonne partie à la dotation d'armes aux bataillons scolaires.

Par la suite, la ligne de pensée de la Ligue se radicalise et confine à l'opposition aux institutions en place et au régime.

 

 

L' INSTRUCTION ET LA PREPARATION MILITAIRE

 

L'insuffisance de la préparation militaire a été, en 1870, pour partie cause du désastre que l'on sait. La préparation des jeunes gens à leur fonction future de soldat, défenseur de la Patrie, à été depuis le début des années 1880 une pensée permanente dans l'optique d'une meilleure défense de nos frontières plutôt que d'une éventuelle revanche.

Le patriotisme omniprésent favorise le développement d'un enseignement des exercices militaires aux civils. Il est dispensé dans nombre de sociétés de gymnastique ou de tir, comme complément naturel des disciplines pratiquées. Des cours d'éducation militaire préparatoire sont créés au profit des jeunes gens appelés à partir sous les drapeaux au mois de novembre de chaque année. La classe de 1892 est la première à en bénéficier au gymnase municipal de la rue d'Allemagne, à Paris. Des brevets d'instruction militaire sont délivrés. Pour les futurs conscrits, ces brevets sont synonymes d'avantages lors du service actif tels que:

- Inscription au peloton d'instruction des élèves caporaux.

- Exemption de certaines corvées.

- Permissions diverses.

- Inscription au livret individuel du soldat des prix de tir et de gymnastique remportés dans les concours civils, avant

   l' incorporation.

- Facilité pour l'obtention des gardes et des récompenses de toute nature prévus par les règlements.

 

Ces avantages sont entérinés par instruction ministérielle du 29 avril 1892, portant sur l'organisation et le fonctionnement des sociétés de tir et de gymnastique:

"Article 2, § 12. Nota.- Nombre de sociétés de tir et de gymnastique joignent à leur enseignement spécial celui des exercices militaires. Lorsque des jeunes gens, à leur arrivée au corps, présenteront un brevet d'instruction militaire délivré par une de ces sociétés, leurs chefs directs pourront en tenir compte pour la désignation des élèves caporaux."

"Article 7, § 17.- Les jeunes gens qui, avant leur incorporation, auront pris part à des concours de tir ou de gymnastique en France ou à l'Etranger, pourront se présenter au corps porteurs des diplômes de tir ou de gymnastique  qui auront pu leur être délivrés.

Mention sera faite de la délivrance de ces diplômes sur le livret individuel."

 

Précédemment, le règlement du 1er mars 1888, sur l'instruction du tir, précisait déjà:

"-Article 155.-Les chefs de corps accordent aux meilleurs tireurs toutes les faveurs compatibles avec l'intérêt du service."

"Les tireurs de 1ere classe sont dispensés des exercices de pointage sur chevalet."

 

A coté des sociétés de gymnastique et de tir se sont formées des associations se jeunes ouvriers et employés qui dans des réunions dominicales apprennent à manier des armes, à marcher en rang, à défiler. La plupart des ces associations s'est groupée sous un même drapeau, celui de l'Union des Sociétés d'Instruction Militaire, fondée par Edmond Dolfus en 1898.

Chaque année, l'Union convie les parisiens à une grande fête patriotique donnée aux Tuileries et honorée de la présence du chef de l'Etat.

 

La modification de la durée du service actif qui passe de cinq à trois ans, puis à deux ans avec la loi du 21 mars 1905, ne fait qu'affirmer la nécessité de cet instruction pré régimentaire.

"le législateur a senti que cette réduction du service militaire pouvait devenir nuisible à la force de l'armée, néfaste à son instruction, et qu'elle rendrait, en tous cas, plus difficiles la préparation et la nomination aux grades inférieurs de la troupe."

En 1903, est institué le Brevet d'Aptitude Militaire qui confère à son possesseur la possibilité d'être nommé caporal ou brigadier après quatre mois de service.

En 1905, est décidée l'organisation de l'instruction militaire pour les jeunes gens de dix sept à vingt ans.

En 1907, le Ministre de la guerre précise les moyens à employer pour l'instruction du tir dans les établissements scolaires du secondaire, les lycées, les collèges et les écoles normales d'instituteurs.

La préparation militaire des jeunes est officielle.

Des sociétés de préparation se forment et s'ajoutent aux sociétés d'instruction qui existaient déjà. Le 14 juin 1907 elles fusionnent sous le nom de l'Union des Sociétés de  Préparation Militaire de France. A. Chéron en est le président.

En 1910, le Commandant Chapuis dote cette institution d'un manuel spécifique, le manuel de la préparation militaire en France.

 

    LES SOCIETES CIVILES DE TIR

On fait remonter la création des sociétés civiles à 1866. En 1870, on en compte 37. En 1883, le nombre est porté à 232. Certaines sont regroupées sous la bannière de la Société Nationale de Tir des Communes de France et d'Algérie, qui existait déjà sous la présidence de Mac Mahon et la direction de A. Duquesne. Son siège était 16, rue de la Sorbonne, (en 1888 ) et oeuvrait "pour la propagation du tir en France".

Devant un tel accroissement, soutenu par le patriotisme omniprésent, le Ministère de l'Intérieur, en 1885, émit une circulaire visant à régir les sociétés de tir. Ces sociétés étaient de trois types:

-Sociétés civiles de tir, autorisées par le préfet.

-Sociétés de tir de l'armée territoriale constituées à l'initiative des chefs de corps et autorisées par les autorités

  militaires.

-Sociétés mixtes comprenant des membres civils et des tireurs se réclamant de l'armée territoriale.

Ainsi, au 1er janvier 1885, on comptait en France 524 sociétés ainsi réparties:

 

           -349 sociétés civiles.

           -117 sociétés militaires.

           -58 sociétés mixtes.

 

Elles organisent de nombreux concours d'importance et de portée plus ou moins grande selon la Société qui l'organise. Très fréquentés, ces concours voient quantités de tireurs se presser pour participer et essayer de remporter un diplôme de lauréat dans les disciplines  proposées, à des distances variables, pouvant aller de moins de 20 mètres à 200 ou 300 mètres.

Dans les grands concours, pour bien figurer, on commence à parler de préparation physique et morale, voire "médicale", pour essayer d'échapper aux phénomènes émotionnels et au stress.

 

 

 

 

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